Les 7 étages de la forêt

Les sept étages de la forêt représentent différentes strates de végétation qui se trouvent dans un écosystème forestier. Chaque étage possède des caractéristiques distinctes en termes de lumière, de température, d’humidité et de composition de sol, ce qui influence les espèces végétales et animales qui y résident. Les systèmes agroforestiers de type jardin-forêt exploitent ces différents étages pour créer des écosystèmes productifs et durables.

L’étage de la canopée supérieure : c’est la strate la plus élevée de la forêt, composée des cimes des arbres les plus hauts. Cet étage reçoit la plus grande quantité de lumière solaire directe et abrite des espèces d’arbres émergents, tels que les chênes, les hêtres, châtaigniers, ginkgo biloba, aulne, hêtre, tilleul, pin, cèdre, merisier, sapins…

Dans les systèmes agroforestiers, cette strate peut être utilisée pour la production de bois d’œuvre, de noix, pour faire de l’ombre pour des cultures ou pour des cultures grimpantes, comme les lianes ou les vignes.

L’étage de la sous canopée : située en dessous de l’étage de la canopée supérieure, les espèces présentes dans cet étage sont souvent plus tolérantes à l’ombre. Dans la nature on y retrouve les fougères, les mousses… Dans les systèmes agroforestiers, cet étage peut être utilisé pour la production des champignons sur bûches (shiitaké, pleurote…), de légumes et plantes aromatiques et médicinales de sous-bois comme l’ail des ours, les asperges sauvages, gaulthérie mais également de fruitiers comme les groseilliers sauvages, les framboisiers…

L’étage des lianes : il rassemble toutes les plantes grimpantes et rampantes qui peuvent pousser le long des arbres. Dans un système productif ce sera par exemple de la vigne, des haricots grimpants, des kiwis, de la passiflore…

L’étage des petits arbres et arbustes : cet étage est caractérisé par des arbres et arbustes de taille moyenne. Ils peuvent être utilisés dans les systèmes agroforestiers pour la production de fruits (pommes, poires, kaki, néflier, poivrier du Sichuan…) ou pour servir de haies brise-vent et de zones de refuge pour la faune.

L’étage du taillis : cet étage comprend les buissons bas et sous-arbrisseaux mesurant entre 20 cm et 3 m. En espèces fruitières on aura groseille, cassis, goji, arbousier, goyavier…

L’étage du couvre -sol : c’est la strate la plus basse de la forêt, composée des légumes (épinards, mâche, pissenlits…), des plantes fruitières rampantes (fraisiers…), de certaines aromatiques et médicinales.

L’étage du sous-sol : cet étage n’est pas visible à l’œil nu, mais il est essentiel pour la croissance et la survie des arbres. Il est composé des racines des arbres qui se propagent dans le sol pour puiser l’eau, les nutriments et les minéraux nécessaires à leur développement. Les micro-organismes, les bactéries, les vers de terre, les champignons mycorhiziens et d’autres organismes souterrains sont également présents dans cette strate. Ils jouent un rôle essentiel dans la décomposition de la matière organique, la formation de l’humus et la santé globale de l’écosystème forestier. Dans les systèmes agroforestiers, cette strate est cruciale pour maintenir la fertilité du sol et favoriser le développement des autres strates de végétation. On y trouve également toutes les plantes comestibles à racines et à bulbes (carottes, patates douces, topinambours, ail…).

En comprenant les caractéristiques de chaque étage et en choisissant les espèces adaptées et diversifiées à chaque strate, on peut créer des systèmes agroforestiers diversifiés et durables qui attireront de nombreux auxiliaires. Des aménagements complémentaires comme les mares, des nichoirs, des bassins, des tas de pierre… complètent avantageusement le système.

Pour obtenir les meilleurs résultats, il sera nécessaire de créer des combinaisons adaptées aux particularités de chaque lieu. Il faut tenir compte de plusieurs facteurs tels que la zone de rusticité, l’ensoleillement annuel, le pH du sol et de la roche mère, le type et la profondeur du sol, la pluviométrie ainsi que la disponibilité d’un système d’arrosage. Tous ces éléments auront une influence sur le choix des espèces, des variétés et des porte-greffes, ainsi que sur la densité et l’espacement des plantations. Ces décisions stratégiques auront un fort impact sur les récoltes à venir.