L’agroforesterie est aujourd’hui pratiquée avec succès dans différentes parties du monde, y compris en France, en intégrant les arbres et les cultures pour des systèmes agricoles plus durables et résilients. Voici quelques exemples.
La ferme de la Combe aux Ânes, Bourgogne : cette ferme agroécologique combine l’élevage d’ânes avec la production de fruits et de légumes. Les arbres fruitiers, tels que les cerisiers et les pommiers, sont intégrés aux pâturages et offrent une alimentation complémentaire pour les ânes. Cette agroforesterie permet d’améliorer la biodiversité, de réduire l’érosion des sols et de diversifier les revenus de la ferme.
Le domaine expérimental de la Thomassine, Provence-Alpes-Côte d’Azur : ce domaine combine la culture de la vigne avec des arbres truffiers. Les arbres fournissent de l’ombre aux vignes, améliorant ainsi les conditions de croissance. De plus, les truffes qui poussent sous les arbres génèrent des revenus supplémentaires pour les agriculteurs. Cette approche a permis d’améliorer la rentabilité des exploitations viticoles tout en préservant la biodiversité.
Le réseau Agroforesterie Arbres et Paysages d’Autan, Occitanie : ce réseau rassemble des agriculteurs qui pratiquent l’agroforesterie dans la région d’Occitanie. Les membres partagent leurs connaissances et leurs expériences, organisent des formations et sensibilisent le grand public à l’agroforesterie. Cette initiative favorise l’échange d’expertise et encourage l’adoption de pratiques agroforestières dans la région.
La ferme de la Bourdaisière, Centre-Val de Loire : cette ferme combine la culture de légumes biologiques avec un verger de variétés anciennes de pommes et de poires. Les arbres fruitiers fournissent de l’ombre, créent des habitats pour la faune et augmentent la fertilité du sol grâce à leur système racinaire. La ferme organise également des événements éducatifs pour sensibiliser le public à l’importance de l’agroécologie.
La ferme expérimentale de Thorigné-d’Anjou, Pays de la Loire : cette ferme expérimente différentes configurations d’agroforesterie en combinant la culture de céréales, de légumes et d’arbres fruitiers. Les arbres fournissent de nombreux avantages, notamment la régulation du microclimat, la protection des cultures contre le vent et la création d’habitats pour les auxiliaires agricoles. Les résultats de cette expérimentation permettent de développer des recommandations pour les agriculteurs intéressés par l’agroforesterie.
La ferme du Bec Hellouin, en Normandie : cette ferme agroécologique met en pratique des principes d’agroforesterie. En plus du maraichage classique, ils ont mis en place une forêt jardin puis une mini forêt-jardin et enfin une forêt comestible, le tout inclus dans une étude « La forêt-jardin, une nouvelle forme d’agroforesterie pour l’agriculture de demain ? ». Cette étude permettra de mieux comprendre les potentialités des forêts-jardins dans un contexte agricole professionnel en climat tempéré, en mettant en évidence les avantages de cette forme d’agroforesterie et en explorant les possibilités de vivre de ces systèmes durables et résilients. La ferme est devenue depuis un centre de recherche, de formation et de démonstration pour l’agroécologie et l’agroforesterie.
La Ferme des Miracles, au Québec, Canada : la ferme était à l’origine un verger de pommiers commercial en monoculture. Stephan Sobkowiak l’a ensuite passée en production biologique puis, pour aller plus loin, convertie en un verger d’auto-cueillette inspiré des principes de la permaculture et de l’agroforesterie. Le verger est établi selon un modèle qui favorise un maximum de diversité d’espèces de plantes, d’insectes et d’animaux, avec une attention particulière à la création d’habitats. Dans un film, « Le Verger Permaculturel: Au-delà du bio », Stephan Sobkowiak partage son expérience dans la transformation d’un verger traditionnel de pommiers en une abondance de biodiversité qui s’entretient pratiquement elle-même. Il explique entre autre le concept de trio d’arbres et celui des « allées d’épicerie » qui simplifie la récolte.
Le projet Regenerative Orchards en Allemagne : ce projet vise à restaurer des vergers anciens en utilisant des pratiques agroforestières. Les vergers sont enrichis avec une variété d’arbres fruitiers, d’arbustes et de plantes herbacées pour favoriser la biodiversité et améliorer la santé des sols. Le projet implique également la formation et le soutien des agriculteurs locaux pour les aider à adopter des pratiques durables.
Le Jardin des Fraternités Ouvrières, à Mouscron en Belgique : c’est un exemple remarquable de maraîchage agroforestier cultivé selon les principes de la permaculture depuis les années soixante-dix. Cet agro-écosystème urbain, proche de la métropole de Lille, est un modèle de productivité. Sur une surface de 2000 m², le jardin abrite environ 2000 arbres fruitiers ainsi qu’une grande variété d’arbustes, de plantes grimpantes et de plantes annuelles, dont de nombreux légumes oubliés. Cet écosystème cultivé représente un exemple concret d’un système de maraîchage agroforestier fonctionnel, productif et respectueux de l’environnement.
L’agroforesterie des terres humides en Indonésie : dans les régions côtières d’Indonésie, les agriculteurs pratiquent l’agroforesterie pour restaurer les mangroves dégradées. Ils cultivent des palétuviers, des fruits et des légumes entre les rangées de mangroves. Cette approche améliore la résilience des communautés locales face aux effets du changement climatique en protégeant les côtes, en fournissant des ressources alimentaires et en créant des revenus durables.
Alley Cropping en Amérique latine : dans certaines régions d’Amérique latine, comme le Costa Rica et le Honduras, l’agroforesterie en système d’allées (alley cropping) est largement pratiquée. Les agriculteurs plantent des cultures entre des rangées d’arbres ou d’arbustes, créant ainsi une combinaison bénéfique pour les rendements agricoles et la conservation des sols.
Systèmes silvopastoraux en Afrique de l’Ouest : les systèmes silvopastoraux sont couramment utilisés dans des pays tels que le Mali, le Sénégal et le Burkina Faso. Les éleveurs intègrent des arbres, tels que l’Acacia et le Faidherbia albida, dans les pâturages pour fournir de l’ombre aux animaux, du fourrage supplémentaire et contribuer à la restauration des sols.
Permaculture en Australie : l’Australie est un pays où la permaculture, une approche holistique de l’agroforesterie, est très répandue. Des exemples incluent la création de jardins comestibles forestiers et de fermes intégrées où des arbres fruitiers, des légumes et des animaux sont combinés pour maximiser la productivité et la durabilité.
Systèmes agroforestiers en Inde : l’Inde a une longue tradition d’agroforesterie. Des pratiques telles que le système d’agriculture taungya, dans lequel les cultures annuelles sont cultivées sous les arbres, sont couramment utilisées. Des régions comme le Kerala et l’Andhra Pradesh ont également développé des modèles d’agroforesterie pour la production de café, de poivre et d’autres cultures lucratives.
Reforestation communautaire en Europe : dans certaines régions d’Europe, des initiatives de reforestation communautaire sont en cours, visant à restaurer les écosystèmes forestiers tout en fournissant des bénéfices économiques aux communautés locales. Des projets en France, en Allemagne et en Espagne encouragent la plantation d’arbres indigènes pour la production de bois, la protection de la biodiversité et l’atténuation des changements climatiques.